Avec « Du Désir d’horizons » Salia Sanou revient à ses thèmes de prédilection à savoir la solitude et l’altérité, le singulier et le collectif mais également la question du territoire, du déracinement, de l’exil et des frontières.
Il en a trouvé l’écho dans l’oeuvre de Nancy Huston, on entend ainsi dans le spectacle des extraits de « Limbes, Limbo, un hommage à Samuel Beckett » ; il s’est aussi inspiré des états de corps, des espaces et des ambiances ressentis au cours des ateliers de danse qu’il a menés dans les camps de réfugiés du Burundi et du Burkina Faso dans le cadre du projet « Refugees on the move » initié par la fondation African Artists for Development.
Pour Salia Sanou, « Du Désir d’horizons n’est pas un spectacle sur les camps de réfugiés à proprement parler », son propos n’a rien du documentaire ni du témoignage. Il s’agit avant tout d’une composition où le vocabulaire chorégraphique laisse la place au sens et à la réflexion sur la situation délicate des réfugiés et sa résonance en chacun de nous.
L’horizon c’est le futur, une ligne de fuite, un espace ouvert, dès lors, le chorégraphe donne à voir un travail avec les interprètes qui se déplie en tableaux inscrits dans une traversée où d’un état à l’autre, il s’agit d’interroger la dimension de l’exil intérieur que chacun porte en soi comme une parcelle inaltérable de force, de lutte et de désir.